Article Vivre à Sarzeau n°99 – automne 2017 : Moins de fleurs annuelles et plus de vivaces

Traditionnellement, pour marquer un très bel espace public, il fallait l’agrémenter de fleurs à renouveler chaque année telles que le muflier, la sauge, l’anthémis, le pétunia… Préparer les plants, le sol, planter, mettre en place, arroser, fertiliser, désherber… l’entretien des massifs d’annuelles nécessite de nombreuses heures de travail et beaucoup d’eau.
La tendance est à l’implantation de vivaces dans les nouveaux aménagements. La commune envisage le remplacement graduel des fleurs annuelles par des vivaces également moins gourmandes en arrosage. Un gain de temps appréciable pour un rendu tout aussi esthétique !

Article Vivre à Sarzeau n°99 – automne 2017 : La fauche tardive des accotements, et pourquoi pas à Sarzeau ?

Actuellement, à Sarzeau, deux agents fauchent les accotements et talus des 150 km de routes (300 km en comptant les deux côtés) ! Les routes sont fauchées entre trois et quatre fois par an et à chaque fois, tout est entretenu : berme, fossé et talus. Cela semble normal que, pour des raisons de sécurité et esthétique, dès que l’herbe atteint 25 à 35 cm, l’épareuse passe. Ici, comme dans les espaces verts, la tonte rase nécessite beaucoup d’entretien et ne favorise pas les plantes à fleurs et la biodiversité.

Des exemples chez nos voisins

Des collectivités en Bretagne ont franchi le pas en diminuant les passages. C’est le cas de la communauté de communes du Val d’Ille (35), depuis 2009. Les talus et fossés ne sont fauchés qu’une seule fois par an mi-juillet : suffisamment tard pour favoriser la reproduction des espèces et suffisamment tôt pour limiter la pousse des chardons. Le fauchage étant bien sûr adapté à la sécurité et la visibilité de automobilistes, cyclistes et piétons : en mai pour les carrefours et les virages, en juillet pour les carrefours, virages et accotements, en septembre pour les accotements.

Article Vivre à Sarzeau n°99 – automne 2017 : Vous êtes plutôt Magnolia, Prunus, Chêne ou Aubépine ?

Contrairement aux idées reçues, la gestion différenciée ne favorise pas certains espaces verts au détriment des autres, ce n’est pas faire un entretien soigné ici et négligé là-bas. C’est juste faire ce qu’il faut, où il faut, quand il faut mais pas plus ni moins.

Un espace vert peut comprendre quatre composantes : une pelouse tondue plus ou moins fréquemment ou en partie afin de conserver les accès au mobilier, des fleurs annuelles, des plantes vivaces et arbustes en massif ou en haies… et des arbres qui peuvent être d’ornement, remarquables, fruitiers ou courants.

La recette est simple : vous mélangez tout cela et vous obtenez quatre types d’entretiens d’espaces.

  • Des fleurs annuelles en balconnières, suspensions ou jardinières, des vivaces, du gazon souvent tondu, des arbres d’ornement ? Pas d’hésitation, vous êtes en Magnolia avec une
    faible biodiversité.
  • Des vivaces, parfois des fleurs annuelles, des arbres fruîtiers ou courants, une pelouse tondue moins souvent ? C’est le domaine du Prunus avec une meilleure biodiversité.
  • Du chêne, du noisetier, une tonte partielle, assez fréquente pour les usages et annuelle
    pour les endroits moins accessibles ? C’est le début d’une forte biodiversité, où l’abeille se
    retrouve. Vous êtes en Chêne.
  • Enfin, un espace naturel avec une seule coupe par an, le domaine des plantes et des animaux avec une très forte biodiversité. Cette fois-ci, c’est l’Aubépine.

Chacun des 189 sites espaces verts de Sarzeau va devenir Magnolia, Prunus, Chêne ou Aubépine. Mais la gestion différenciée va s’appliquer par étape, à la fois pour habituer les habitants et entraîner les équipes des services. Tout d’abord, elle va être appliquée en 2018 sur des sites pilotes tels que le centre technique municipal et le square De Branges Bourcia. Puis dans quelques hameaux avant d’être étendue à toute la commune en 2019.

Alors, dans quels végétaux vous retrouvez-vous le plus ?

Article Vivre à Sarzeau n°99 – automne 2017 : La gestion différenciée : devoir d’inventaire

Sarzeau est une des rares communes  à aller aussi loin dans la gestion différenciée, devenant ainsi dans ce domaine, une commune pilote pour le Parc naturel régional du Golfe du Morbihan qui travaille depuis de nombreuses années sur la réduction des phytosanitaires et accompagne les communes vers le « zéro pesticides ».
Une équipe de professionnels s’est chargée d’analyser l’ensemble des espaces verts de la commune.

La gestion différenciée consiste à adapter l’entretien à chacun des espaces. Pourquoi changer les habitudes ? Car les pesticides ne peuvent plus être utilisés sur la majorité des espaces communaux depuis le 1 er janvier 2017 et les espaces à entretenir s’accroissent chaque année.
En mai et juin, une équipe composée d’une paysagiste, d’un naturaliste, d’un spécialiste des usages des espaces verts et d’un spécialiste de leur entretien est allée visiter les sites de la commune afin de les analyser, pointer leurs caractéristiques et envisager des améliorations : pour l’entretien mais aussi pour le paysage, les usages et la biodiversité. La combinaison de ces données permettra la mise en œuvre d’une gestion différenciée innovante.

Préconisations pour chaque site :  par exemple, tondre régulièrement une partie et laisser pousser le reste pour faire revenir une orchidée, déplacer les tables pour bénéficier de l’ombre ou d’une plus belle vue, accorder le site avec le paysage environnant. Tout a été passé en revue : la commune dispose maintenant d’une analyse complète de ses espaces verts. Avec la gestion différenciée, elle pourra optimiser leur entretien, faire face au surcroît de travail avec la même équipe mais aussi faciliter les usages, améliorer le paysage, favoriser la biodiversité et la santé humaine.

 

Article Vivre à Sarzeau n°99 – automne 2017 : Moins de tondeuses, plus de butineuses chez vous

Qu’est-ce qui est beau ? Une belle pelouse, d’une seule couleur bien verte, bien tondue à ras ? Une haie de lauriers-palmes très dense et jalousement taillée ? Nous sommes tellement habitués à une nature apprivoisée, remodelée pour nos usages et notre confort que nous serions nombreux à plébisciter le green d’un golf plutôt qu’une friche embrouillée où l’on hésiterait à s’aventurer.
Si l’on donnait le droit de vote aux insectes, oiseaux, mammifères, plantes peuplant nos
champs et bocages, on obtiendrait un désaveu cinglant. Car il leur faut de la diversité pour
vivre. Une grasse et rase pelouse, c’est un peu le désert du Sahara pour les animaux :  difficile d’y trouver sa pitance et de s’y cacher.

Tentez l’expérience dans un coin de champ ou tout au fond du jardin que l’on s’escrime à tondre régulièrement. Osez l’incroyable : ne faites plus rien et regardez…

Les graminées vont monter certes mais les plantes à fleurs aussi. Bientôt vous aurez toute une palette de couleurs que les abeilles domestiques mais aussi un monde de butineurs sauvages s’empresseront de visiter. Sauterelles, criquets, carabes vont pouvoir vaquer à leurs occupations en se cachant sous les herbes hautes. Votre coin de Sahara va se mettre à bruisser, grésiller, chanter et les oiseaux seront aussi de la partie. En quelques mois la vie va se réinstaller.

Si vous souhaitez, vous pouvez lancer le moteur de votre tondeuse pour une coupe mi-juillet, début août, ce ne sera pas trop grave, les cycles auront eu le temps de s’accomplir et vous aurez favorisé les plantes à fleurs. Idéalement, n’intervenez qu’en octobre, une seule coupe par an. Votre coin de jardin va devenir riche de toute une nouvelle biodiversité qui va favoriser les insectes butineurs, et ce n’est pas rien car ils nous assurent 30 % de notre nourriture !
Enlevez vos déchets de coupe, n’apportez jamais d’engrais pour que le sol s’appauvrisse. Vous serez doublement gagnant : plus de fleurs, moins de graminées et moins de pousse.
Et comme beaucoup de graminées sont allergisantes, le cercle vertueux s’enclenche : moins de coupes, moins de graminées, plus de fleurs, plus de santé, plus de biodiversité… et peut-être la découverte qu’un coin de jardin sauvage, c’est aussi très beau !

Article Autour du Golfe Automne 2017 : La biodiversité dans les espaces verts

La Gestion différenciée devient la référence dans les services
espaces verts des communes. Explication ?

Elle a plein de qualités. Elle permet de répondre à l’interdiction des pesticides sur la majorité des espaces communaux depuis le 1er janvier 2017. Elle est une solution face à l’accroissement des espaces à entretenir. Et elle favorise la biodiversité !
Les communes avaient l’habitude de réaliser le même entretien, quel que soit l’espace vert. Désormais, en fonction de sa typologie, de sa localisation, de son usage par les habitants, l’entretien sera différent.
Soigné, pour une belle place en centre-ville, plus rustique pour un coin détente, et très naturel pour un espace jouxtant des zones agricoles ou le littoral. Des lieux hybrides apparaissent, conjuguant une belle allée verte où se promener et des parties sauvages et fleuries toutes bourdonnantes de vies. Car, avec moins de tontes, les fleurs reviennent, les graminées allergisantes régressent, les butineuses et autres insectes accourent suivis par les oiseaux et les lézards, toute une biodiversité qui n’attendait que cette pause pour réapparaître.
La Gestion différenciée n’est pas synonyme d’espace à l’abandon. C’est le retour de la biodiversité dans les espaces urbains, le respect de la santé des riverains et de celle des agents communaux par la suppression des pesticides. Elle permet aussi des gains de temps et d’argent pour la collectivité à l’heure des budgets serrés et des restrictions d’embauche.
Mettre en place la Gestion différenciée demande un inventaire. Chaque collectivité a sa méthode. La commune de Sarzeau a innové en demandant à une équipe composée d’une paysagiste, d’un naturaliste, d’un spécialiste des usages des espaces verts et d’un spécialiste de leur entretien, d’analyser ses 189 sites et de proposer des améliorations, non seulement pour l’entretien mais aussi en prenant en compte le paysage, les usages et la biodiversité. Cette démarche pilote servira en retour d’expériences pour les communes du Parc qui souhaitent s’engager en ce sens…
Désormais, ne soyez plus étonnés si cette pelouse est bizarrement tondue, elle n’a pas été abandonnée, c’est la Gestion différenciée !

 

Article Autour du Golfe Automne 2017 : 10 ANS DE ZÉRO PESTICIDE Une transition écologique bien entamée !

Cette histoire commence en 2005, année du premier contrat du bassin versant de Pénerf et de la Charte du Parc en élaboration. L’objectif était le Zéro pesticide sur les espaces communaux, pour supprimer les transferts de pesticides de la ville vers la rivière et la mer.

C ’était aussi l’année de l’arrêté préfectoral interdisant leur utilisation à moins d’un mètre d’un point d’eau, sur les avaloirs, caniveaux et bouches d’égout.
Les 8 communes de Pénerf se sont alors mobilisées. Sensibilisation des élus et des services, formation des agents, plans de désherbage, réunions d’échanges techniques très vite élargies aux autres communes du Parc, démonstrations de matériels, campagnes de communication auprès des habitants pour expliquer ce changement de pratiques. Conséquences de cette dynamique : la réduction des pesticides et, dès 2007, Ambon devenant la 1 ère commune du Parc en Zéro pesticide, bientôt suivie par 4 autres communes de Pénerf.
Depuis, la législation nous a rattrapés. La Loi Labbé, au 1er janvier 2017, est venue conforter les communes en Zéro pesticide et bousculer celles qui n’y étaient pas encore. Sans oublier qu’elle interdira la vente des pesticides aux particuliers le 1 er janvier 2019…

Aujourd’hui, 10 ans après Ambon, où en sommes-nous ? Fin 2016, la moitié des communes du Parc étaient à Zéro pesticide, les autres sur la bonne voie. Le travail de mobilisation continue : chaque année, les communes du Parc se retrouvent pour échanger, non plus sur le Zéro pesticide mais comment le conserver, tout en s’ouvrant sur la Gestion différenciée et la biodiversité.
Il s’agit d’avoir un autre regard sur les espaces verts, de conjuguer pelouses et prairies, de passer du fleurissement annuel aux plantes vivaces adaptées aux sols et à notre climat. Le mouvement est lancé, les communes sont entrées dans la transition écologique.

Les communes ont ouvert la voie. Aujourd’hui, c’est à nous, habitants, d’amplifier le mouvement. Dès maintenant nous pouvons décider de notre « Jardin Zéro pesticide » ou de notre « Lotissement Zéro pesticide ». Il suffit de nous inscrire sur le site du Parc comme l’ont déjà fait nombre d’habitants et de lotissements.

Osons la biodiversité !

#biodiversite #golfedumorbihan #zeropesticide #gestiondifferenciee

 

 

Bien démarrer mon jardin au naturel en quelques gestes simples

Un guide pratique pour les nouveaux jardiniers

Le jardinage au naturel, c’est avant tout des aménagements qui permettent d’anticiper l’entretien futur. Une conception bien réfléchie permettra par la suite de produire moins de déchets verts, d’accueillir la biodiversité et de ne plus avoir de raison d’utiliser de produits chimiques.

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